Le jardin médiéval
Le Bastideum possède un jardin d’inspiration médiévale permettant de découvrir un certain nombre de plantes caractéristiques des jardins médiévaux. C’est aussi un espace de détente où vous pouvez vous divertir avec notre sélection de jeux anciens en extérieur et profitez de nos tables de pique-nique.
Qu’est-ce qu’un jardin médiéval ?
L’appellation « jardin médiéval » recoupe en réalité plusieurs types de jardins : les jardins de monastères, les jardins d’agrément et les jardins vivriers. Cette catégorisation recoupe elle-même celle de la société médiévale divisée en trois ordres : noblesse, clergé, Tiers-Etat. De part la longue période que représente le Moyen Âge, il ne faut pas oublier que ces jardins ont suivi diverses tendances suivant les époques mais également les régions. C’est en recoupant témoignages archéologiques, écrits et artistiques que notre reconstitution contemporaine des jardins médiévaux se dessine. Le capitulaire De Villis, édité entre 770 et 813 par Charlemagne et son successeur Louis le Pieux, liste les végétaux à planter dans les jardins carolingiens. On y retrouve 73 plantes et herbes, 16 arbres fruitiers et 2 plantes tinctoriales (permettant de teindre les tissus) et constitue encore la référence en termes de jardins médiévaux.
Les premiers modèles de jardins clos émergent probablement en Perse au IIème siècle. Cette caractéristique de l’espace clôt se retrouve dans les trois types de jardins médiévaux :
Le jardin de monastère
Les jardins de monastères, bien que nourriciers dans leurs fonctions, sont empreints de la vision religieuse de celles et ceux qui les modèlent : la subdivision en carrés et la présence d’un point d’eau, le plus souvent en son centre, rejoignent une vision symbolisée du paradis. La présence de plantes médicinales également n’est pas anodine : ces plantes qui soignent corps et esprits sont bien connues des moines et font l’objet de publications savantes tout au long du Moyen Âge. C’est aussi la matérialisation physique d’un phénomène sociétal plus long marquant la prise de pouvoir des clercs et notables, religieux et laïcs, sur les savoirs vernaculaires, ceux des femmes notamment, et qui se concrétisera à la Renaissance par la chasse aux sorcières. Toutes ces plantes médicinales se retrouvent dans le jardin des simples (herbularius) : simples car elles ne nécessitent pas de mélanges pour être utilisées.
Le jardin d’agrément
Ces jardins sont ceux dont on a le plus de traces car ils appartenaient aux classes possédantes. Souvent appelés vergers (vergiers, de viridiarum, les jardins d’agrément des villae antiques) dans la littérature médiévale, leur composition, très codifiée, a pour but de donner un cadre idyllique aux loisirs des seigneurs : promenade, lecture, conversations… Il s’agit aussi de montrer sa capacité de maîtriser la nature et de la modeler à son gré. On y retrouve typiquement fleurs, herbes aromatiques mais aussi légumes et plantes ornementales, on y aménage parfois aussi des ménageries et volières.
Le jardin vivrier
À la ville comme à la campagne, en zones périurbaines aussi par soucis de gain de place, le jardin quotidien recoupe toutes les utilités des plantes, nourricières, médicales et ornementales Le potager (hortus) est une zone franche sur lequel aucun impôt ne peut être prélevé par les seigneurs, contrairement aux autres terres cultivées, et constitue ainsi une source capitale de subsistance. Légumes, herbes aromatiques mais aussi fleurs, simples et arbres et arbustes, ainsi que quelques ruches, sont regroupés dans ces jardins nourriciers.
Sources :
Fabrice Guizard (2017). Les jardins au Moyen Âge. Editions Gisserot.
Mélina Salaün (2018). Les plantes du jardin médiéval. Editions Gisserot.
Jean-Louis Roch (2014). Les métiers au Moyen Âge. Editions Gisserot.